750 grammes
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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 11:17

L'ile de Beauté, à la découverte des vins Corses

 

 

Il faut avouer que ce surnom est bien justifié, et encore, nous n'avons pu en découvrir qu'un petit bout, la partie nord, déjà sublime.

Niveau vin, ça tombe bien, nous étions au cœur de l'appellation Patrimonio, dont les dents s'illuminaient d'un magnifique couché de soleil, juste au moment de l'apéro sur notre terrasse ! :-)

 

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Tous les domaines ci-dessous sont en bio, ou en phase de conversion. Sur l'appellation Patrimonio, c'est assez répandu, et les conversions sont encore en augmentation.

 

Le Clos Signadore

 

 

J'avais déjà eu l'occasion de rencontrer Christophe Ferrandis à plusieurs reprises et je connaissais déjà bien ses vins, mais ce fut un plaisir de découvrir enfin son domaine. Il faut dire qu'on atterrit pas au Clos Signadore par hasard, pourtant si proche de la très fréquentée ville de St Florent ! Il faut emprunter une toute petite route, qui mène à la commune de Poggio d'Oletta, puis une petite flèche vous embarque sur une piste de terre à travers les vignes. Petite maison de pierre, le clos reste modeste d'apparence, mais la grande exigence du maître des lieux permet d'en tirer un cru exceptionnel.

Le vignoble d'environs 8ha est planté de Vermentino pour les blancs, et de Nielluccio pour les rouges. Il faut dire que ce sont vraiment les cépages typiques, le Vermentino sur l'ensemble de la Corse, et le Nielluccio, plus particulièrement au Nord, d'ailleurs sur l'AOC Patrimonio, si on assemble d'autres cépages (sont autorisés : Grenache, Siaccarello et Vermentino), il doit tout de même représenter 90%. Il faut aussi rappeler le Nielluccio est en fait l’équivalent du Sangiovese qui produit tous les grands vins de Toscane, ayant évolué ici depuis que les Pisans l'ont apportés au XXIIe siècle.

Christophe originaire de Marseille a fondé le domaine en 2001, il fut conquis par ce terroir sublime et persuadé que de grands vins pourraient y naître.

Plusieurs cuvées se distinguent, selon les parcelles et l'age des vignes, les meilleurs permettent d'élaborer le « Clos Signadore ».

A Mandria de Signadore existe en blanc et rouge, petite production de blanc, avec de la fraîcheur mais aussi un joli gras, des arômes floraux, anisés, fruit blanc. Le rouge reste assez serré dans la jeunesse, mais les tanins sont de belle qualité et les arômes typiques tournent autour du fruit rouge cuit, du fruit sec, figues, pruneaux, des épices, des herbes du maquis. Un rosé étonnant a été produit en 2012, Eresia, un rosé de Nielluccio passé en barrique, avec la texture d'un beau blanc de Bourgogne, mais des arômes surprenants de fruit rouge frais et une légère note toastée.

Avec le Clos Signadore, on passe sur une longueur, une complexité et un équilibre encore nettement supérieur, nous avons pu le déguster en 2010, mais aussi tiré directement sur différents fût en 2011 et 2012. J'avais aussi eu l'occasion de déguster auparavant les millésimes 2008 et 2009. Un très beau vin, qui permet de comprendre la grandeur de ce terroir. L'ampleur de ce vin dissimule une puissance qui du coup, semble s'assagir, et pourtant tous les éléments sont présents en quantité, tanins, acidité, corps. Très beau vin, je serai également curieux de le laisser passer une ou deux décennies en cave !

 

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La Perle Noire

 

Nous avons aussi pu découvrir un vin du voisin du clos, le domaine Cordoliani, que nous n'avons pas eu le temps de visiter malheureusement, un vin très différent, puisqu'il s'agit d'un 100% Carignan vieilles vignes, il ne peut donc pas prétendre à l'AOC Patrimonio, il se décline simplement en vin de France. La bouteille est d'une présentation très moderne, le style du vin l'est également, c'est un vin charmeur, avec beaucoup de rondeur, sur les fruits noirs, confiture de mûre, de myrtille, on retrouve une toute légère note de cuir qui peut rappeler le cépage mais très discrète. Nous en avons fait un joli vin de fin de repas, un peu frais, sa rondeur, sa douceur, sont vraiment bienvenues, on peut facilement le boire pour lui même. On aurait pu lui associer un carreau de chocolat. A table par contre, il faudra songer à des plats qui apprécient ce côté souple, un magret de canard légèrement sucré salé pourrait correspondre.

 

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Stéphanie Olmeta

 

Stephanie Olmeta ne se prédestinait pas au métier de la vigne, mais l'opportunité s'est présentée de reprendre 8ha de ses Grands-Parents, la reconversion s'est alors entamée. La conversion bio a suivie assez rapidement d'ailleurs. Le blanc 100% Vermentino, est assez perlant en 2012, une bonne aération permet de rééquilibrer les choses, il est bien aromatique, frais, assez tendu. Le rouge 100% Nielluccio est typique et équilibré, les notes de fruits cuits, d'herbes aromatiques, des tanins fondus.

Le plus originale est un 100% Aleatico, cépage rouge qu'on retrouve a priori sur l'Ile d'Elbe. En général, en Corse, on utilise ce cépage pour faire du Rappu, un vin muté typé Maury, mais là non. C'est un vin rouge sec, mais oxydatif, il a été vinifié sans ouillage, ce qui lui procure des notes étonnantes de vin doux naturel mais sans le sucre. On retrouve des notes kirschées, chocolatées, de pruneaux, de réglisse, avec beaucoup de persistance. Un vin de curieux à associer judicieusement sur un tajin aux pruneaux ou un dessert chocolaté, qu'il sera difficile d'acquérir puisque seulement 200 bouteilles de 50cl ont été produites.

 

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Beaucoup d'autres bonnes choses ont été goûtées, Domaine Giudicelli, Clos Colombu, Yves Leccia, Comte Peraldi, Domaine Pastricciolla, Antoine Arena et beaucoup d'autres restent à découvrir, une très bonne raison parmi d'autres pour retrouver au plus vite l'Ile de Beauté !

 

 

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 12:44

Je dois reconnaître dès le départ, qu'à propos des vins de David Reynaud, je ne suis peut être pas le plus objectif, car on dit toujours qu'un bon dégustateur dois faire fi de son goût personnel, pour juger un vin. Et j'e dois avouer que, s'il y a bien un vin dont je ne me lasse jamais, c'est bien le Crozes-Hermitage « Les Croix » de David Reyaud. Les millésimes se suivent depuis 2005 qui a été celui de ma découverte jusqu'à 2010 aujourd'hui, sans se ressembler mais avec une élégance, une justesse, et un plaisir à chaque fois. J'ouvre la bouteille, je mets le nez sur le bouchon et déjà, il se passe quelque chose. Ce vin, il me cause comme on dit dans le jargon, il me touche. Je n'aime pas trop utiliser de superlatifs dans le descriptif des vins, car chacun son goût et, ce que certains estiment être le meilleurs, ne l'est pas pour d'autres, donc je me passerai bien d'en employer, mais j'aime ce vin, sans déception, à chaque fois.

C'est un mélange d'épices bien marqué, de fruits noirs et de violette, avec une subtile note empyreumatique, mais aussi un toucher bien particulier. C'est un vin tactile, il est concentré, mais soyeux, et jamais les tanins n'agressent, ils sont là, ils soutiennent, ils allongent le vin, mais dans une parfaite harmonie, et puis ses épices orientales reviennent vous titiller la fin de bouche.

J'avais prévenu, je ne suis peut être pas le plus objectif !

 

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Ma première rencontre avec les vins de David Reynaud s'est faite lors d'une journée dégustation « marathon » comme on les aime lorsqu'on est passionné de vin. Un enchaînement de visites de vignerons passionnants et passionnés et de très belles dégustations tout au long de la journée, en commençant par le Domaine Chante-Perdrix (St Joseph), puis le Domaine Rostaing (Côte-Rôtie), le Domaine Pichon (Condrieu-Côte Rôtie-St Joseph), le Domaine Garon (Côte-Rôtie) et enfin le Domaine Gangloff (Côte-Rôtie-Condrieu). Rien que ça ! Tous ces noms devraient déjà mettre l'eau à la bouche à certains.

 

Mais durant une telle journée, il faut bien se ménager un petit moment autour d'une bonne table et évidemment un bon vin. C'est ce que nous avions fait au Cercle des Vignerons d'Ampuis, Cave- Restaurant, remplie d'excellents vins du Nord du Rhône. Et notre choix s'est arrêté sur cette belle bouteille de Crozes vieilles vignes, dont on avait eu quelques vagues échos. Souris d'Agneau bien cuisinée, jus corsé, et super surprise que ce Crozes, qui n'avait pas à pâlir devant toutes les autres dégustations qui avaient précédées. C'est le premier vin que j'ai ajouté à ma sélection lorsque je suis rentré de ce petit séjour, il m'avait vraiment séduit, en plus, le millésime 2005, acclamé partout, je me suis empressé de passer ma commande pour m'assurer d'avoir encore de ce breuvage avant que tout disparaisse.

 

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Depuis j'ai rencontré plusieurs fois le sympathique bonhomme sur des salons, mais enfin, cette année, nous avons trouvé le temps de rendre une petite visite à David sur son domaine, en plein mois d'août 2012, millésime un peu compliqué et pourtant, quelle belle maturité des baies lors de notre visite mi-août comme en témoigne cette photo.

 

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On s’aperçoit de l'importance du travail de la vigne, tout est en biodynamie, les sols sont vivants, et les grappes sont bien aérées. A la cave aussi on comprend vite le niveau d'exigence, la cuverie est bien pensée pour utiliser un maximum la gravité plutôt que les pompes, et la vendange est choyée, respect de la matière première, comme chez tout bon vigneron qui se respecte, c'est le raisin qui fait le vin. Çà paraît peut être évident, mais Emile Peynaud disait « apportez moi de beaux raisins, je vous ferai de bons vins », le travail de cave est une chose importante, mais la qualité de la récolte est essentielle, la nature d'un vin se fait d'abord à la vigne.

Les vinifications se partagent entre cuves bétons classiques et cuves ovoïdes, plutôt pour les blancs et l'élevage est lui aussi très bien choisi, des fût de différents âges mais pas de bois neuf. A la production du Domaine, s'ajoutent quelques petites cuvées de négoce très sélectionnée, avec notamment des Cornas de Matthieu Barret, ou encore des St Joseph de Monier, tous les deux des pointures de leur appellations.

 

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Vous l'aurez compris, un vigneron que l'on continuera de suivre de prêt !

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 15:01

 

Pour sélectionner nos Beaujolais nouveau, comme pour tous les vins d'ailleurs, nous essayons de toujours goûter, mais pour le Nouveau, le laps de temps hyper restreint que nous avons entre les vendanges, la vinification et le vente, ne nous facilite pas la tâche.

 

 

Du coup, on tisse des liens avec des personnages du vin au fil des ans et on regoûte quand on peut, il y a 3 ans, c'était chez la famille Perraud que nous nous étions arrêtés, une fois la discrète cave trouvée au cœur de ce petit village de Vauxrenard, nous avions eu le plaisir de déguster toute une partie de la production, qui je crois à encore évolué depuis. D'ailleurs il est facile de se tenir informé de la vie du domaine, car Isabelle est aussi active sur son blog qu'au domaine, alors que son mari lui préfère la vigne et la cave, plutôt que la toile. http://cotes-de-la-moliere.com/mon-blog/

 

Cave-Perraud.jpgDerrière cette petite porte se trouve la cave chai des Côtes de la Molière

L'an passé, c'est Cyril Alonso, que nous avions rencontré. Trublion du vin, avec ses concepts et ses étiquettes déjantées, perturbateur, sans aucun doute, il n'en est pas moins un vinificateur « nature » expérimenté et créé des partenariats avec des vignerons à part, qui possèdent des vignes bien travaillés à grand potentiel. Tout au long de l'année, les vignes sont suivies et travaillés ensemble, puis les vinifications sont les plus naturelles possibles. Vous retrouverez tout en détail sur le site http://www.vinpur.fr/vins-naturels/qui-sommes-nous.php

 

 

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En 2011, nous avions eu cette année, la chance de pouvoir faire un crochet par la charmant village de Fleurie. Nous nous sommes donc arrangés pour rendre une petite visite à Lilian Bauchet, au Château des Bachelards, afin des déguster sur cuve, ce qui serait le futur « Nouveau ».

 

Informaticien jusqu'en 2008, Lilian Bauchet a changé de vie tout récemment, passionné de bon vins, il avait un peu vinifié à Chateauneuf du Pape mais cette fois c'est un défi, un vrai. Évidemment, en bon passionné, il n'imagine pas son travaille à la vigne sans passer par le respect de celle-ci, culture bio et vinifications naturelles.

Nous avons donc découvert un vigneron attachant, comme souvent lors de nos visites, convaincu et décidé mais aussi plein de doutes et de questionnement, puisque ce n'est que son 3e millésime. En tout cas la direction est bonne et nous avons gouté des vins qui semblent déjà gagner en précision sur 3 années. Une empreinte de terroir se retrouve bien sur chaque cuvée, ainsi qu'un côté digeste et de la personnalité. Et le Nouveau, qui déjà en cuve nous avait bluffé, a décidément bien plu à tous ceux qui sont venus nous rendre visite le 3e jeudi de Novembre.

 

Blogueur hors paire, en plus d'être un néo vigneron passionné, vous retrouverez plein d'articles très intéressants sur http://bachelards.blogspot.com/

 

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 19:18

Alpes

 

 

Lors d'une visite à la famille, j'aperçois un coteaux, extrêmement escarpé qui m'a tout l'air de disposer d'un parfaite exposition et d'être bien enherbé comme il se doit. Ses vignes qui me font de l'œil méritent un détour.

 

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La promenade sur le coteaux de Cevins qui mène au point de vue, et longe la Madone, permet de constater qu'il faut effectivement avoir de bons mollets pour gambader dans ces vignes. Elles sont plantées en terrasse sur des échalas, et elles semblent pleines de vie, enherbement naturel et insectes sautillants de toute part. Les ceps reposent sur des socles d'ardoise qu'on peut apercevoir dans certaines parcelles, ces schistes semblent vraiment affleurer directement. Sur le conseil d'une habitante, qui participe régulièrement aux vendanges, je repère le numéro de Brice Omont sur la porte de la cave, et le rendez-vous est pris pour le lendemain.

 

 

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Domaine des Ardoisières

 

Si bon nombre de vignobles en France prennent leur origine à l'époque Romaine, dans les Alpes, celle-ci les a précédé. En effet, Columelle dans son traité d'agronomie, "De re agricola", cite que les romains ont trouvés la vigne à leur arrivée en Allobrogie en -120 ans av. JC. Dans cette région rurale, puis industrielle avant de devenir touristique dans les années 50, la viticulture représentait une part importante de l'agriculture, environs 20 000 ha étaient cultivés. Petit à petit ces surfaces n'ont cessé de diminuer pour laisser aujourd'hui à peine 3000 ha de vignes.

 

Le Coteaux de Cevins n'a pas échappé à cet désertion de la vigne, malgré sa situation exceptionnelle orienté plein Sud, la vigne a cédé sa place à des bois, et la culture de la vigne a cessé pendant un temps. Cela était sans compter sur l'opiniâtreté de certains Cevinois et de certains vignerons passionnés. En effet le pari fou est pris, de défricher ces pentes à 60% et réimplanter des cépages typiques de la région... Voici la chronologie :

 

Avril 1997 : Rencontre :
 Denis Perroux, maire et ses adjoints Claude Rey, Gilbert Pivier
André Curtillat, Association Vivre en Tarentaise - Michel Grisard, vigneron

Septembre 1997 Réunion publique.

Mai 1998 1 ère plantation (20 ares Altesse) au nom de Louis et Fernand Pointet et André Hybord.

Juin 1998 Constitution par la Mairie d'une demande d'aide au « Fond de gestion de l'espace rural ».

Octobre 1998 Obtention de l'aide de l'Etat.

Fin 1998 Début des travaux : les propriétaires des terrains coupent leur bois. Les pistes sont réalisées.

Début 1999 Didier Manghera avec sa « pelle araignée » commence le dessouchage et le bêchage du coteau.

Avril 1999 Constitution de l'EARL Domaine des Ardoisières par Michel Grisard. Plantation : 1 Ha 40.

Printemps 2000 Plantation de 2 Ha 93 de vigne.

Octobre 2002 1 ère récolte significative (22 Hl)

Mai 2003 Plantation de 50 ares de vignes.

28 Juin 2003 Inauguration du coteau en présence de M. Le Ministre de l' Agriculture Hervé Gaymard.

Eté 2003 Sécheresse…

2003 Déception = 16 Hl de vin seulement

2004 Millésime un peu dur au départ

1er Janvier 2004 Création de la « SARL Cave de Cevins » (46 associés) pour aider le vignoble, acheter le bâtiment et construire le chai et le caveau.

Mai 2004 Plantation de 65 ares de vigne.

2005 Très bon millésime, agréable, riche et fruité.

15 Mars 2005 Installation de Brice Omont, transformation du Domaine des Ardoisières en SCEA

 

 

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L'ensemble des 7ha est conduit en biodynamie.

 

Argile Blanc 2009 : Jacquère 40%, Chardonnay 40%, Mondeuse blanche 20% sur les coteaux de St Pierre de Soucy.

La Mondeuse blanche est un cépage rare, typique de la région, il reste pourtant peu cultivé. Ce blanc limpide présente un nez de fleur blanche, de beurre frais, de poire. L'élevage (1/3 barrique) se ressent encore légèrement au nez comme en bouche, mais il reste subtil. La bouche fraiche mais ample, offre un joli gras velouté, qui est allongé d'une fine minéralité. Un vin élégant et gourmand

 

Argile Rouge 2009 : Gamay 80%, Persan 20% sur les coteaux de St Pierre de Soucy.

Le Persan est lui aussi un autochtone rare et peu cultivé, en dégustation pur, il peu rappeler le Pinot, me précise Brice Omont.

La robe violacée reste assez claire. Le nez est d'abord bien réduit, il lui faut de l'aération, pour que se présentent des arômes plus gourmands de petits fruits rouges, de cerise, de réglisse. La bouche est fraîche et gouleyante avec une structure agréable qui confère de l'élégance et de la longueur au vin.

 

Schistes blanc 2008 : Jacquère 50%, Pinot Gris 20%, Roussanne 20%, Mondeuse blanche.

Ce vin provient des Coteaux de Cevins, les vignes en terrasses plein Sud dont les pentes atteignent 60% reposent sur des sols pauvres et peu profond de nature schisteux, de l'ardoise. (cf Photos)

La robe est bien brillante, cristalline. Le nez est complexe et riche, il évoque du fruit blanc, poire, et des agrumes type citron vert, du tilleul et de la pierre. On ressent même une touche exotique, plus mûre, de mangue, d'ananas. La bouche est vive en attaque, puis s'habille d'un gras bien dosé, ensuite le minéral prend une place importante, de plus en plus importante, on a cette sensation de caillou persistante qui apporte une grande longueur. Un vin complexe, à la fois riche et très minéral qui laisse présager d'une grande garde. Impressionnant quand on sait que ces vignes ont à peine plus d'une dizaine d'année.

 

 

Une belle découverte que ce domaine des Ardoisières, dont je suivrai l'évolution avec plaisir. Pour prolonger un peu ce passage en Savoie, une seconde visite est programmée, le Domaine Belluard à Ayse, dont je connais déjà les vins.

 

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 18:49

 

 

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Domaine Belluard

 

Ayse, petit village de Savoie au pied du Mont Blanc, possède un trésor que beaucoup ignorent. En effet il réside ici une variété endémique unique que nul autre secteur ne cultive : le Gringet.

 

On pense que ce cépage endémique de la Savoie était déjà présent avant l’arrivée des Romains. Les dernières analyses ADN démontrent qu’il n’appartient pas à la famille des savagnins (Traminers) comme beaucoup le pense. Actuellement il ne reste que 22 hectares de Gringet en production dont 12 travaillés sur le domaine. Le reste est réparti sur une quinzaine de petits producteurs.

Dominique Belluard a quelques jours des vendanges s'apprête à faire ces contrôles de maturité pour choisir l'ordre de récolte de chacune de ses parcelles. Malgré tout il a la gentillesse de nous recevoir pour nous parler un peu de ces vins et donc surtout de Gringet!

 

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Créé en 1947, le domaine s'étend sur 12 hectares sur la petite commune d'Ayse (Haute-Savoie) située au cœur de la vallée de l'Arve entre Genève et Chamonix Mont-Blanc. Dominique et Patrick, la troisième génération s'en occupent depuis 1988, avec pour objectif principal la typicité des vins et le respect des terroirs, cela fait donc plusieurs années que les vignes sont cultivées selon les principes de la biodynamie.

 

Les vignes du domaine reposent à 450m d'altitude sur des coteaux exposés sud, 95% de la surface est consacré au Gringet, 3% à l'Altesse et 2% à la Mondeuse.

 

La géologie est composé de différents terroirs :
- Eboulis calcaires du massif du Chablais : Petits cailloux.
- Sédiments de très anciens glaciers : strates de molasse argilo-calcaire.
- Sédiments de cascades glacières : argile rouge chargée en alumine de fer (particularité du « Feu »).

 

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L'Altesse et la Mondeuse produits en petite quantités ne sont plus disponibles au Domaine, on se concentrera donc sur des Gringets tranquilles et pétillants.

 

Ayse, méthode traditionnelle 2006 : Bulle importante et persistante, robe bien dorée. Le nez est riche, de fruits secs, abricot, amandes, de notes grillées, et d'infusions. La bouche est généreuse, ample avec une effervescence riche et agréable. Le dosage est réduit mais le temps l'a patiné pour offrir un équilibre flatteur.

 

Ayse Mont Blanc, Brut Zéro 2006 : 4 ans de lattes pour cet extra brut issu de sélections parcellaires. Le nez est plus discret sur des arômes minéraux et floraux, (dégorgement de moins de 15 jours). La bouche est très nette, vive et rectiligne, avec une bulle fine. Nécessite de s'équilibrer encore un peu, de se fondre, mais un très beau fond.

 

Les Alpes 2009 : un vin non pétillant issu de Gringet. La robe est couleur paille, le nez est bien floral, puis sur la poire pochée, la pêche et des notes d'infusions, type verveine ainsi qu'une touche crémeuses. En bouche l'acidité est fine, un bon volume apporte un équilibre suave, et tout en longueur, sur une sensation soyeuse et minérale à la fois. Un vin qui offre de belles perspectives en gastronomie sur des poissons d'eau douce et crustacés en particulier.

 

Le Feu 2007 (dégustation plus ancienne) : Profil assez comparable à la Cuvée Alpes, mais un supplément de complexité avec des notes de miel et des caractères brioché, et toujours un touché très subtil, plus concentré mais avec une grande finesse.

 

Un cépage rare mais attachant que ce gringet, ici sublimé par un vigneron de talent incontournable.

 

Le vignoble de Savoie reste si méconnu, et pourtant, il y a ici une authenticité toute particulière, lorsque l'on frappe aux bonnes portes!

 

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 11:11

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Des eaux turquoises et un patrimoine chargé d'histoire, Malte est une destination que je recommande vivement. Mais la visite de cette magnifique île au Sud de la Sicile, peut aussi être l'occasion de faire quelques découvertes viticoles. En effet le climat très méditerranéen et les influences divers ont encouragé la culture viticole, bien qu'on ne retrouve que rarement ces vins à l'export. Il est donc intéressant de découvrir les vins sur place. Après quelques recherches, on découvre qu'il existe 2 cépages locaux, qui sont a priori des variétés indigènes, le Girgentina (blanc) et le Gellewza (rouge).

 

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Dans l'histoire, le bassin méditerranéen a toujours était un des secteurs de prédilection pour la culture de la vigne, et Malte a également bénéficié de cet engouement depuis plus de 4000 ans, des Phéniciens aux Romain, suivi par les Chevaliers des Croisades, elle s'est perpétuée. Malte ne bénéficie pas de montagne de lacs ou de forêts, mais de nombreuses collines dont les versant sont terrassé pour accueillir différentes cultures dont la vigne.



Le climat est effectivement bien chaud, très chaud même, avec pas mal d'humidité par moment, heureusement, dès qu'on s'approche des bords de mer, une petite brise marine rafraichit un peu (juste un peu!!) l'atmosphère. On constate tout de même que de nombreuses terres sont assez arides, certains paysages rappel des garrigues très sèches et les figuiers (classiques et surtout figuiers de Barbarie) sont bien plus nombreux que tous les autres arbres fruitiers, eux semblent à leur aise dans ces conditions de chaleur et de sècheresse.


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La vigne, elle, est souvent équipée de système de goutte à goutte, probablement indispensable dans certains endroit très sec, mais l'eau est une denrée précieuse sur cette île qui ne compte pas de source d'eau et doit donc dessaler de l'eau de mer pour alimenter ses ressources en eau potable.

A certains endroits de l'île, lorsque le vignoble n'est pas équipé pour l'irrigation, on aperçoit parfois des vignes bien sèches et des raisin qui semblent grillés, quand on connait la résistance de cette plante, on comprend que les conditions ne sont tout de mêmes pas si évidentes.

 

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Un autre problème semble également préoccuper les vignerons du pays : les oiseaux. On peut retrouver différents systèmes pour les éloigner des vignes, des filets ou des bandes réfléchissantes flottantes dans les airs, qui sont censés les effrayés. En effet, les oiseaux sont friand de ces raisins bien sucrés, il faut donc les tenir éloignés de la récolte.

 

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Entrons maintenant dans le vif du sujet, les vins. En particulier les cépages locaux, qui ne sont pas si facile à dénicher, car ici, comme souvent dans le monde viticoles, on a largement implanté les cépages internationaux, Chardonnay, Sauvignon, Viognier, Cabernet Sauvignon et Franc, Syrah ou encore Merlot, bien plus vendeurs aux yeux des consommateurs que les indigènes aux noms imprononçables : Girgentina et Gellewza. Évidemment ce qui m'intéresse de goûter ce sont bel et bien ces rares autochtones. On peut noter qu'on retrouve aussi l'influence italienne, avec le Sangiovese, notamment sur l'île voisine de Gozo.



Dès que l'on s'intéresse aux vin de Malte, notamment au restaurant, on s'aperçoit rapidement que certains domaines sont assez présent, même parfois exclusif sur les cartes, en particulier Marsovin, qui semble être un important acteur viticole. Après quelques recherches sur ce « grand » domaine de Malte, on découvre que le domaine créé en 1919 possède 5 vignobles distinct pour une superficie de 20ha, importante superficie considérant la taille du pays, mais tout à fait raisonnable et humain si l'on compare aux grands domaines français.

L'autre acteur important c'est Emmanuel Delicata, qui est le plus grand et le plus ancien, il existe depuis 1907. Le fonctionnement est assez proche du négoce, puisque les raisins proviennent de 380 vignobles familiaux différents suivis pas les experts de chez Delicata.



Puis on peut encore retrouvé d'autres producteurs, Tal-Massar à Gozo, qui s'efforce de travailler la vigne sans herbicide, avec des engrais biologiques, ou encore d'autres dont je n'ai pas goûté les vins comme Camilleri Winery Montekristo Estates.



Le premier vin blanc dégusté ne fût pas vraiment un franc succès, La Valette (du nom de la Capitale de Malte) de Marsovin, est produit à partir d'un assemblage de cépages non précisé, le vin est fluide, aqueux et n'a que très peu de caractère, et notamment un fond liégeux qui n'est pas franchement bouchonné mais n'est pas net.

 

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Le second blanc reste chez Marsovin, La Torre avec l'assemblage Chardonnay-Girgentina. Une robe bien claire, et un nez un peu plus intéressant, sans exubérance, floral et citronné. L'attaque est bien vive, le milieu de bouche est malheureusement assez vide, et la finale légère. Il a l'avantage de ne pas être alcooleux et du coup bien désaltérant, mais franchement sans grande surprise.


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Enfin première approche du Girgentina pur, sur la même gamme que l'assemblage précédent, La Torre de Marsovin. Cela permet de constater quel est l'apport de ce cépage dans l'assemblage. La robe est claire elle aussi, reflets verts. Le nez est végétal et floral, sur les notes de fenouil et de pomme verte, qui laissent présager beaucoup de fraîcheur. En bouche c'est assez peu acide, légèrement aqueux également, le caractère reste sans grande complexité, mais l'ensemble est un peu plus intéressant et plaisant, et à défaut de manquer un peu de corps, il est vraiment désaltérant.


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Le vin dégusté ensuite, permet une approche du Gellewza, mais là encore, très difficile de trouver ce cépage, qui n'a pas la faveur des producteurs, à ce que j'ai pu lire, on peut facilement tomber dans la rusticité avec cette variété, il est donc généralement assemblé. Le vin dégusté est la cuvée 1919 Rouge de Marsovin 2008 : Cabernet Sauvignon, Shiraz, Gellewza. La robe de vin est bien sombre, aux reflets pourpres. Le nez confirme qu'on est bien dans le registre des vins sudistes, les fruits noirs compotés, le cassis en liqueur, légèrement caramel et puis des épices. L'impression rappel nettement des Carignans bien travaillés du Languedoc, et la bouche le confirme, c'est charnu et volumineux, fort heureusement la sensation d'alcool n'est pas dominante, on peut presque parler d'une certaine fraîcheur malgré l'intensité et des tanins qui sont assez lisses et intégrés. Un bon vin, très plaisant à table, qui se marie avec les spécialités locales, comme le lapin ou le bœuf aux olives.

 

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La visite de l'île de Gozo a permis de trouver un vin du Domaine de Tal-Massar. Ce domaine fondé en 1934 par un Américain , Carmel Hili venu de Detroit, affiche une volonté de travailler le plus naturellement possible sans herbicides ni engrais ou pesticides chimiques, mais uniquement des apports organiques. Le vin dégusté, Tal Massar Annu 2006 est issu de deux cépages italiens : 60% de Sircusian (a priori le Nero d'Avola) et de 40% de Sangiovese. La robe sombre avec ses reflets briques présente un trait d'évolution. Le nez est élégant et fin, la cerise confite, une note torréfiée, puis la mûre, la figue. En bouche, la parenté avec certains vins de Toscane issu de Sangiovese se retrouve à travers une sensation tactile élégante et une acidité qui contre balance une matière riche. L'équilibre de ce vin est vraiment juste, tous les éléments sont bien liés, bien qu'une petite note d'élevage subsiste encore en fin de bouche, un boisé qui pourrait encore se fondre. C'est un vin d'une très belle construction, matière-acidité-tanins.

 

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L'occasion se présente enfin de goûter un pur Gellewza, mais dans un style un peu inattendu, puisqu'il s'agit d'un rosé frizzant d'Emmanuel Delicata (légèrement pétillant). Comme j'ai pu le préciser, ce cépage semble rustique, il est donc souvent assemblé ou vinifié en rosé. Ici ce rosé « Lifestyle» (entendez style de vie) comme il a été appelé est bouché classiquement donc l'effervescence doit être limitée, style Pétillant Naturel issu de méthode ancestrale. La robe est d'un rose soutenu, les bulles apparaissent généreuses. Le nez est très fruit rouge, bonbon, un caractère vraiment primaire, qui n'est pas déplaisant. La bouche est plutôt demi-sec, bien que le ressentit s'apparente plus a de l'ampleur qu'à du sucre réellement, la bulle est avenante, légère et rafraichissante. C'est un vin très gourmand, amusant, qui chatouille les papilles et ne se démonte pas devant des petits grignotages méditerranéens, de belles olives, du fromage frais, des tomates gouteuses. En fait, on pourrai résumer en disant que ça sent les vacances!

 

 

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Enfin, quelques autres vins d'Emmanuel Delicata ont été dégustés, le Medina Chardonnay Girgentina, qui se présente assez comparable à ceux de Marsovin, des arômes frais, non boisé, mais toujours une bouche manquant un peu de densité, c'est agréable et désaltérant mais sans grande surprise. Pjazza Regina en blanc est une bonne surprise, ce vin issu de Chardonnay, Viognier, Vermentino et Girgentina, possède de bon arômes floraux et fruités, de pêche et d'abricot, un équilibre flatteur et frais, qu'on peut apprécier juste pour lui même. Le Pjazza Regina Rouge issu de Merlot et Sangiovese présente un profil dans le même esprit, un vin agréable, bien fruité sur un équilibre plaisant, gouleyant et souple, une gamme de vin de plaisir immédiat.


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En résumé il est toujours très intéressant de se pencher sur les particularités viticoles d'un pays. Ma crainte avant de découvrir ces vins était de retrouver des vins chauds et lourds du fait du climat, mais les équilibres sont plutôt réussis, en particulier pour les rouges. Les blancs tombent souvent dans le défaut inverse, à savoir, une dilution, un manque de maturité ou des rendements trop élevés peuvent être responsables de ce résultat. Cela dit le Girgentina a un profil aromatique agréable et peut sans doute donner des résultats plus que satisfaisants. Quand l'occasion me sera donné de goûter encore des vins de Malte, je n'y manquerai pas, car c'est juste un premier pas dans l'univers de ces vins insulaires.

 

 

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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 19:03



En Alsace, le Sylvaner fait figure de mal aimé, ce cépage est tributaire du terroir et de la nature du terrain. Trop souvent considéré comme produisant de banals petits vins secs, le sylvaner n'a cessé de voir sa cote de popularité baisser, et son encépagement passer en 30 ans de 27% du vignoble à 12%. Pourtant, il peut réserver de très grandes surprises chez les meilleurs vignerons quand il est planté sur un terroir qui lui convient.


Vin de comptoir par excellence, il était jadis servi sur tous les zincs de France et de Navarre et constituait l'archétype du blanc de table, léger, gouleyant, facile à boire et bon marché.


Lorsque la législation des grands Crus en Alsace apparait, le 20 novembre 1975 et désigne le riesling, le pinot gris, le gewurztraminer et le muscat comme les seuls cépages à pouvoir bénéficier de cette AOC cela marque un tournant décisif dans la représentation de ce cépage à fort rendement.



Un autre terroir bien particulier qui fera l'objet du classement en Grand Cru lors de la seconde vague, en 1992, a fait parlé de lui concernant ce cépage. En effet, il était d'usage d'appeler courament le Zotz, les vins de Sylvaner issus de ce lieu dit Zotzenberg sans préciser le cépage. Car ce terroir du village de Mittelbergheim, avec ses sols de calcaire oolithiques, était tout à fait propice au Sylvaner, qui possède ici une minéralité toute particulière. Lors du classement, il ne fût pas épargné par ce choix de cépages dit nobles (gewurztraminer, riesling, pinot gris et muscat) et les vignerons du village se trouvèrent fort dépourvus. Par endroit les pieds de sylvaner ont laissés leur place à ces autres cépages, malgré tout, de nombreux vignerons conserveront du sylvaner sur le Zotzenberg.

Enfin en 2005, après une bataille acharnée face à l'INAO et la presque condamnation d'un vigneron (Albert Seltz) le sylvaner est reconnu, uniquement sur ce grand cru, le Zotzenberg. L'entettement des vignerons sur près de 15 années à permis de le faire reconnaitre et de lui rendre ici sa place historique.





Calcaire Oolithique

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21 juin 2008 6 21 /06 /juin /2008 11:13


La conservation du vin a une grande importance. Cependant les changements de mode de consommation, les évolutions de la viticulture et de la vinification ont contribués à rendre les vins plus accessibles jeunes. On déconseille souvent aujourd'hui de conserver les vins au delà de 10 ans.

Cela dit pour une longue garde, les critères essentiels d'une bonne cave sont :

- la température, elle est idéale autour de 13°C et constante si possible, en tout cas, éviter surtout les changements brutaux de températures.

- L'humidité, 70 à 80% sont conseillés, afin de conserver l'elasticité du bouchon, dernier rempart et protection du vin, qui ne doit pas s'assecher.  Une humidité encore supérieure n'est pas mauvaise pour la conservation du vin, en revanche, elle risque de s'attaquer aux étiquettes et peut faciliter le développement de moisissures qui vont générer de mauvaises odeurs.

- Une aération régulière, afin d'éviter justement les odeurs stagnantes, car le bouchon est comme une éponge et de mauvais "goûts" peuvent apparaître dans les vins. 

-  l'obscurité, une longue exposition à la lumière direct est négative pour l'évolution du vin

-  l'absence de vibrations, avec le temps les vins deviennent plus fragiles, et des vibrations répétées sont à éviter.

-  la position, les bouteilles doivent être stockées couchées, afin d'avoir une micro-oxygénation modérée à travers le bouchon et pour que ce dernier reste humidifié au contact du vin. Les spiritueux, eux, doivent être stockés debout, étant donné leur forte teneur en alcool, ils risqueraient de dégrader le bouchon petit à petit.


Photo : les caves du Château de Pommard.

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17 mai 2008 6 17 /05 /mai /2008 15:34
Royaume du Pinot Noir et du Chardonnay, la Bourgogne rayonne par le prestige de ces appellations et la finesse de ces vins. Bien que la variété des cépages soit moins importantes que dans d'autres régions, la diversité des "climats" bourguignons est bien réelle et l'empreinte sur les vins est manifeste, mais souvent subtil.




   


















Domaine Dujac


Au coeur de Morey Saint Denis, ce domaine de grande renommée propose des vins d'une grande profondeur grâce à un travail de précision à tous les niveaux et le recours aux méthodes biodynamiques. Les 2006, en blanc comme en rouge sont des vins d'une expression extrêmement élégante et raffinée. La progression de la dégustation est sublime, au fur et à mesure chaque vin présente un supplément de complexité et de longueur. Des vins sur lesquels le nez revient sans cesse sur le verre sans se lasser et la bouche se laisse séduire par une texture fine et soyeuse. Malheureusement aucun vin disponible à ce jour...

Les vins dégustés :

Morey Saint Denis Blanc 2006
Morey Saint Denis Rouge 2006
Morey Saint Denis 1 Cru "Aux Combottes" Rouge 2006
Clos de la Roche Grand Cru 2006

 

                                                                                      
  


 
 
 
























Domaine Rossignol Trapet


A Gevrey Chambertin, tout proche de Morey, les vins prennent une toute autre tournure. La robe est plus intense, le bouquet plus puissant, la bouche plus dense. Nicolas Rossignol a, lui aussi, choisi la biodynamie, qui impose beaucoup de travail mais reflete bien son état d'esprit. Le domaine possède des parcelles en Beaune, en Gevrey mais aussi en premiers et Grands Crus. Ici la dégustation se décline sur les 2004, avec le Beaune Les Mariages plus aérien et floral, le Beaune 1e Cru Theurons, délicats, parfumé, élégant puis les Gevrey Chambertins qui se montrent plus denses, plus robustes. La texture encore serrée et les belles notes de griottes du Gevrey Chambertin se laissent déja appréciée, et le Latricières Chambertin ne se livre qu'en partie, mais c'est déja très plaisant. Le Chambertin 2006 qui est en pleine Malo dans les fût est encore sauvage, il ne se laisse pas encore dompter mais on devine le potentiel...







     

 





















Domaine Dominique et Catherine Derain


En Côte de Beaune, entouré de prestigieux voisins Puligny et Chassagne -Montrachet, Saint Aubin est une enclave au coeur du vignoble Bourguignon. Dominique Derain, d'abord tonnelier de métier, et Catherine Derain se sont installés dans le vignoble en 1988, ils pratiquent la biodynamie et élaborent des vins les plus naturels possible. Le souffre est très peu présent dans ces cuvées, souvent même pas du tout. Les 2007 en St Aubin blanc, encore en fût, présentent une belle trame acide portée par une maturité juste, la prise de bois est encore en cours mais les fûts n'étant pas neuf, il y a déja un bel équilibre. Le 1er Cru "En Remilly" présente une tension supplémentaire, un volume généreux et une belle empreinte minérale. Le Saint Aubin rouge 2007 est fin et élégant, les éléments sont biens liés entre eux, l'extraction n'est pas démonstrative. En bouteille, les 2006 confirme l'élégance de ce millésime, moins oppulent que 2005 mais très flateur et plus aérien.
Dans un coin de la cave, un Arbois de Pierre Overnoy et Emmanuel Houillon, apparement des copains du maître des lieux, ouvert depuis un mois ou 2, on ne sait plus trop... Alors on goûte...Superbe vin à l'oxydation assumée, relayée par un corps opulent et une colone vertebrale longiligne. La longueur est imposante, avec à peine quelques notes qui amorcent un léger déclin!





 

 






















L'hospitalité de mon hôte nous mène jusqu'à un sympathique repas à l'exterieur, accompagné du Saint Aubin Rouge 2004, qui présente une digestibilité rafraichaissante, des arômes délicats de groseilles et légèrement épicé avec une structure en souplesse, tout simplement un vin de plaisir à table.


Une région où il fera bon s'attarder encore, la route des grands crus est une invitation perpetuelle à la découverte des grands vins.
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4 août 2007 6 04 /08 /août /2007 17:08

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Ampuis, le coeur de la Côte Rôtie, où les versants abruptes hébèrgent des vignobles extraordinaires, dont les raisins se laissent dorer au soleil. Ici la Syrah est à l'honneur, ainsi que le Viognier, et non loin, Marsanne et Roussane sont également présents.

  

Nous avons été reçu par 5 vignerons, qui ont su partager avec nous la passion de leur terroir, si particulier, rocailleux, granitique aux pentes vertigineuses, sur lesquels, pour la plupart, la mécanisation est impensable...

   

Sur les pentes, la roche affleure, la couche superficielle est très maigre, les racines doivent se frayer un chemin à travers le roc, et trouver ainsi leur ressources, elles se chargent alors de minéraux qui apporterons au vin toute sa complexité. Les vignes sont menées en échalas, il est important pour ces cépages d'avoir d'importantes surfaces folières, pour assurer une bonne photosynthèse et le bon développement des grappes. Les ceps sont généralment effeuillés à la main au niveau des grappes, pour laisser passer un flux d'air qui évitera toute pourriture, mais, biensûr, tout dépend du millésime.


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La Cave de Chanteperdrix, Philippe Verzier
 

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Pour bien démarrer c'est Philippe Verzier qui nous a reçu, producteur sur l'appellation St Joseph et Condrieu. Nous avons donc pu déguster le St joseph blancs 2006, qui présentent encore un peu de fougue de jeunesse, matérialisé par une pointe d'amertume en fin de bouche. Le corps lui est tout en finesse et élégance, l'attaque est franche, le boisé soutient agréablement l'ensemble, sachant que seul 20% des fûts utilisés sont neufs. Le Condrieu suit la même trame élégante avec une personnalité un peu plus affirmée qui gagnera à patienter un peu pour harmoniser l'ensemble. Le St joseph rouge 2005 de la parcelle de la Madone, des vignes d'une soixantaine d'année, a un fort potentiel, au nez il reste discret juste après ouverture, il demande de l'air pour s'affirmer, et petit à petit il s'ouvre. La bouche est généreuse, charnue, les tanins sont fins, et l'on sent bien qu'il n'est pas encore prêt à se livrer totalement, patience... 

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René Rostaing

 

Nous avons ensuite découvert la cave de René Rostaing, où la cave de vinification est majoritairement équipée de cuves auto-pigeantes. Au sous-sol, sont alignés les fûts, pièces et demi-muids. La dégustation à la barrique permet un survol interessant des différentes parcelles. La première cuvée du domaine est un assemblage de plusieurs parcelles, puis il y a deux cuvée parcellaires, la Côte Blonde et la Landonne. Les 2006 présentent une finesse remarquable, plus ouverts, plus fins que leurs aînés de 2005, (dont toute la production a déjà été vendue) le style est très pur, tendu, à juste maturité. Le bois selon les échantillons dégustés est plus ou moins fondu mais jamais en excès, la dégustation démontre que les vins en demi-muid (600 litres) se somportent à merveille, l'équilibre est parfait. La Côte Blonde présente un supplément de grâce, d'élégance, avec des arômes fins, une pointe de cannelle qui s'ajoute à l'ensemble. Pour finir, un essai d'élevage d'une barrique en bois d'accacia, le vin se comporte bien mais la chauffe est plus marquée et domine l'ensemble, l'équilibre en est moins interessant en l'état, ils serait interessant de déguster sur une chauffe plus faible. 

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Domaine Garon

 

C'est un domaine familialle où le père et les deux fils sont présents. Les vignes sont situées juste derrière la maison, et une parcelle est de l'autre côté sur le terroir « les Rochains ». Une promenade dans les vignes s'impose, afin de comprendre le labeur de ces producteurs. La pente est immédiatement raide et escarpée, on imagine facilement les diffcultés pour vendanger, tailler, attacher les sarments... Tout ces opérations s'effectuent donc à la main, les vignes sur leurs échalas doivent être attachées au fur et à mesure de leur croissance, et ce, à l'aide d'un brin de paille. A cette période, l'effeuillage était en cours, cette année 2007 étant assez pluvieuse, il faut laisser de l'air autour des baies, pour éviter que la pourriture n'arrive, sinon le tri devra se faire de manière encore plus sévère. Retour à la cave, dégustation au fût, les vins sont denses, puissants, non dénué d'un bel équilibre. Le bois devra encore se fondre au fur et à mesure de l'élevage. Une bouteille de Rochains 2004, ouverte la veille, nous confirme qu'il faut savoir être patient et que le vin une fois aéré, prend de l'ampleur et se révèle.

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Domaine Pichon

  

Producteur en St Joseph, Condrieu, Christophe Pichon a également de belles parcelles de Côte Rôtie. Le St Joseph 2006 présente une belle chaire, malgré sa jeunesse et sa récente mise en bouteille, les nez est riche, il est dense, long, les tanins sont déjà assez enrobés. La dégustation au fût des Côtes Rôties 2006 confirme le style du millésime, les vins sont raffinés, plus gourmands que 2005, peut être que la garde sera légèrement moins bonne mais 2006 apportera des vins plaisirs non dénués de complexité. Les différentes types de chauffe permet de se faire une idée de ce que sera l'assemblage finale, dans l'état, ce sont les chauffes moyennes qui respectent au mieux la matière, tout en allogeant la bouche et en donnant de la structure au vin. Christophe Pichon a également une parcelle en Côte Blonde, non loin de la parcelle des Rochains. On retrouve cette empreinte d'élégance et de finesse sur ce terroir et ce supplement d'épice douce qui rappel la cannelle. La dégustation d'un 2005, nous démontre une différence assez marquée, les tanins sont très présents, un peu durs, car la macération s'est déroulée avec les rafles, et la différence est importante. Ce vin a un aspect plus rustique, peut être sur le long terme sera-il plus interessant que les précédents, il faudra tester.

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Domaine Gangloff

Chez Yves Gangloff, la cave ressemble un peu à une caverne d'Ali Baba, l'entrée discrete, et les objets divers en font un lieu originale. Reconnu pour ces Condrieu de haut vol, Yves Gangloff produit également de très bons Côtes Rôties. Le Condrieu 2006, présente une robe intense, dorée, le nez est expressif, aux notes chaleureuses de fruits jaunes cuits et d'amande. En bouche, il est assez puissant, la matière est riche, grasse mais garde une belle tension, la finale est très longue. Deux cuvées sont produites en Côte Rôtie, les jeunes vignes de 5 à 15 ans forment la « Barbarine » et les plus anciennes parcelles composent la « Sereine Noire». Les vins sont denses, puissants, à la structure tannique encore ferme, mais le grain de tanin est fin. La Barbarine est plus plaisante dès le départ, le boisé est plus fondu car la Sereine Noire passe en fût neuf et devra encore s'harmoniser pour atteindre un meilleur équilibre.

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Pour conclure, excellent bilan de ces nombreuses dégustations, tous ces vignerons nous ont reçu avec beaucoup de gentillesse, de patience et ont su partager avec nous la passion de leur métier, que dis-je de leur art! Merci à eux.

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